lundi 28 août 2017

[Test] Matterfall (PS4)


Housemarque, vous connaissez ? Le très prolifique studio finlandais rendu célèbre par Resogun et Alienation, vient tout juste de publier un nouveau titre intitulé Matterfall. A peine quelques mois après la sortie du très explosif Nex Machina, on peut se demander si l'investissement dans ce nouveau jeu de tir est indispensable. Hé bien je ne répondrai pas à cette question, n'ayant pas (encore) mis mes mains sur Nex Machina... En revanche, je vous révèlerai TOUT sur le zizi  sur ce twin-stick shooter tout nouveau, tout beau, et surtout toujours bourré d'explosions de voxel, une marque de fabrique qui est maintenant une véritable "signature" chez ce studio spécialiste de l'action effrénée.

L'art et la matière



Tel Gérard Jugnot s'interrogeant sur la matière, le commun des joueurs se demandera bien sûr "Mais qu'est ce que c'est que cette matière", Matterfall signifiant "la chute de la matière". A la différence de notre truculente comédie française, il n'est ici nullement question de Kloug, mais d'un truc rouge ressemblant à des cristaux vivants, appelé simplement "la matière". Cette matière comme toute bonne invention humaine qui a dégénère, menace le monde.

Un classique qui ne se démode pas : l'environnement type ville du futur est ici sacrément réussi. 

C'est ainsi qu'une femme (ben oui, parce que le jeu vidéo c'est pas QUE un truc de bonhomme) va enfiler son armure pour aller se coltiner le nettoyage (... ne voyez aucun sexisme à cette tournure de phrase fortuite!). Il s'agit donc d'aller botter les fesses de tout un tas de machins qui pourront prendre à peu près n'importe quelle forme : robots, abeilles géantes ou tout autres truc qui explose à la tête du joueur. Voici donc le scénario, toujours aussi cliché -classicisme oblige- et gros clin d'oeil à la série Metroid puisque c'est cette femme guerrière que le joueur va incarner dans un univers de plateformes futuristes en deux dimensions. Ainsi l'histoire en elle même tient sur un timbre poste et c'est tant mieux : la courte vidéo d'intro qui l'expose n'en est pas moins belle, et le ton incisif nous plonge vraiment dans une ambiance arcade électrisante.

Allez zou, un bon coup de baygon, et on en parle plus 😠 
Après cette intro, j'étais donc tout "pompideup'", prêt à ma lancer dans le nettoyage de cette saloperie virtuelle, quand la dure réalité de la matière m'a rattrapé... Dans ce jeu, il y a matière à en baver ! Le premier niveau en entier fait à peu près office de tutoriel. Je dis "à peu près" car même pendant ces 5 premières minutes de jeu, j'ai quand même réussi à mourir. Vous l'aurez compris, on retrouve dans Matterfall le feeling des run and gun hardcores des années 80 (façon Alien 3, ou Probotector). Sauf qu'en plus les commandes sont plus complexes qu'à l'époque, puisque les 4 boutons L1/L2 et R1/R2 sont affectés à des fonctions différentes. Autant vous dire que pour dompter la bête, il va falloir utiliser sa matière grise 😅 (et moi avec mes deux mains gauches, j'en ai un peu bavé!).

De la matière à matter



Comme je ne suis pas du genre à tout abandonner, j'ai poussé l'expérience, histoire de découvrir un petit peu plus les décors de villes futuristes, qui sont ma foi fort réussis. Trois niveaux, pour un total de douze stages, sont proposés au total. A la fin des 4 stages du premier niveau, soit environ 2H plutôt intenses, j'ai enfin commencé à bien gérer le système de double saut. J'entend par là me sentir à l'aise et avoir les automatismes nécessaires pour foncer sans réfléchir et surtout sans me planter de touche. Car entre le tir normal, l'arme secondaire et le rayon laser coté arsenal, plus le dash, le double saut et les roulade, il y a de quoi devenir marteau... Heureusement, les points de sauvegarde sont rapprochés. Matterfall se permet donc d'être exigeant et fair-play à la fois, grâce à des checkpoints nombreux et salvateurs qui incitent au retry. C'est seulement lors de ma deuxième session, que j'ai eu le sentiment de "savoir jouer au jeu". Après avoir vaincu le premier boss, en démarrant le second niveau, j'ai alors été propulsé dans une nouvelle sphère de difficulté.

Il faudra user du rayon à matière pour activer les plateformes avant de sauter dessus.
Les ennemis occupent cette fois tout l'écran et leur variété nécessite encore plus de réflexion pour les gérer correctement. J'ai alors opté pour un changement de stratégie : maintenant que je suis expert en roulette-dash-saut, plutôt que d'attaquer, je privilégie la fuite ! Courir vers le prochain checkpoint, et sauver ma peau, tout en butant quelques un de mes ennemis au passage. Ce fut intense, délicieux, mais également frustrant. Néanmoins, malgré cette difficulté piquante, je trouve que Matterfall n'offre d'intérêt qu'au niveau de difficulté intermédiaire. Au dessus, c'est trop dur. Au-dessous, le challenge n'est pas là, et on ne fait que se balader dans des décors certes bien foutus, mais certainement assez génériques pour être qualifiés de répétitifs. De plus le jeu est assez court à finir (12 niveaux).

Avec le son, sachez qu'il y a quoi rendre insignifiant le feu du 15 août de la commune de St-Bougrain-Des-Bois

L'interêt de Matterfall est donc profondément ancré dans son esprit rétro : pour l'apprécier il faut être un peu maso, et rechercher le dépassement de soi. Pour se comparer aux autres, un système de combos en chaine est là pour multiplier les points, et chaque stage débouche sur un leaderboard dédié, affichant score et durée d'exécution. Bref rien n'est laissé au hasard, et on constate une fois encore que ce studio spécialiste des shoot'em up maitrise son sujet à fond.

En résumé



Inspiré des grands classiques de l'époque 16bit tels que Metroid, Abuse ou encore Probotector, Matterfall est un run and gun réussi sur PS4 en HD 60fps et avec support de la 4K pour ceux qui ont le bonheur de joueur sur une PS4 Pro. Demandant un certain investissement au joueur, le titre rappellera aux plus vieux d'entre nous pourquoi la presse JV attribuait il y a encore quelques années une note de "difficulté" aux jeux qu'ils testaient... 
Avec une palette de mouvement riche, une identité arcade marquée, et une technique maitrisée, les développeurs de Housemarque prouve qu'ils arrivent à exceller dans d'autres domaines que le shmup. Toutefois, et comme pour bon nombre de leurs créations, les joueurs les moins persévérants seront rapidement rebutés par une courbe d'apprentissage assez brutale, alors que pour les vrais gamers barbus qui recherchent le défi, il se révèlera être un titre idéal pour le speedrun ou encore le scoring compétitif. QUoiqu'il en soit, Matterfall se pose comme le nouveau standard du platformer 2D / shoot. 


Matterfall est :

- Electrisant
- Punitif
- Complexe
- Explosif
- Court

Matterfall n'est pas :

-Un shmup
-Simple à manier
-Multijoueur

La note finale :

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