vendredi 13 avril 2018

[Test] Gravel


Sorti fin février sur PS4 (et Xbox One), Gravel est un jeu de course off-road à tendance arcadesque et développé par Milestone. Si vous étiez joueur dans les années 90, sachez que c'est à eux que l'on doit l'excellente série des Screamer sur PC. Plus récemment, le studio Milanais est également connu pour Sebastien Loeb Rally Evo, ou encore MGXP3. Bref les petits gars n'en sont pas à leur coup d'essai quand il s'agit de faire tourner des véhicules dans de la boue ! Dérapages dans la boue, gros splashs au travers des cours d'eau, et rythme effréné : le trailer avait de quoi nous mettre l'eau à la bouche. 23 ans après Sega Rally, nous voici donc parti pour tester Gravel !

Boléro de Gravel


Et qui c'est qui va nettoyer la carrosserie après ?
Pour ceux qui ne suivait pas dans le fond, Gravel offre donc un ensemble de courses dans pleins d'environnement différents, avec une conduite sans prise de tête. On appuie à fond sur l'accélérateur, et on fonce en posant son cerveau sur le siège passager. Ici on est là pour le fun, et on drifte donc dans la joie et la bonne humeur sur la vingtaine d'épreuves que compte le mode carrière (appelé ici Off-road Master). Oubliez votre expérience de conduite sur la série Dirt : il n'est point conseillé ici de faire dans la fioriture. Le pilotage se veut accessible avant tout, et le joueur est récompensé à chaque évènement infligeant une souffrance mécanique au véhicule.

"Attention, une bosse !!!" me soufflait Micheline, cramponnée sur le siège passager.

Sauts majestueux, glissades des 4 roues, ou encore vitesse vertigineuse sont autant de prétextes pour attribuer des points de style qui font progresser dans la carrière. Ces points permettent de débloquer une palanquée de livrées globalement toutes réussies, ainsi que de nouveaux véhicules, parmi un éventail d'une cinquantaine de modèles réels fort alléchants. De la Lancia Stratos, véritable égérie du rallye, à la moderne Toyota GT86, en passant par l'iconique R5 turbo : le casting est on ne peux plus réussi.

"Là où ça glisse pas, y'a pas de plaisir..."

En courses, diverses épreuves sont proposées pour varier les plaisirs. Tantôt il s'agit de passer des checkpoints dans des environnements plus ou moins ouverts, tantôt on explose des chronos en contre-la-montre, tantôt on bataille dans un stade sur un circuit en 8... On y retrouve ainsi l'influence de nombreux titres comme Sega Rally, Motorstorm Pacific Rift, voire même l'ancêtre Destruction Derby.


J'irai le Dirt à ta mère !


Bourré de bonnes idées, Gravel n'en est pas pour autant dénué de choses qui déçoivent. A commencer par le scénario peu inspiré du "show télévisé" à la fois déjà vu maintes fois, et donnant lieu à des commentaires de présentation d'épreuves d'une rare médiocrité, en particulier en français. Franchement, on est dans un jeu de bagnoles, et on se serait volontiers passé de cet enrobage pas très convaincant. D'ailleurs en parlant de finesse ce n'est pas ce qui caractérise la modélisation des véhicules, dont les carrosseries sont plutôt approximatives, et dont les performances sont totalement lissées par leur catégorie. Concrètement, que vous preniez une Hyundaï, une Mini, ou une Celica, les trois accélèrent de manière identique en ligne droite. Un choix qui n'est pas sans poser problème surtout quand l'IA, plus psychorigide qu'un prof de latin, a décidé que sa trajectoire n'était pas négociable. Ca implique bien souvent un crash.
La vue intérieure apporte son lot de sensations


Le contact entre les véhicules aurait pu être drôle, sauf que d'une part, les dégâts ne sont pas de la parties, et d'autre part, ces collisions sont aussi fréquentes que pénalisante, la moindre poussette pouvant ruiner le tour parfait que l'on peine parfois à réaliser. Du coup, j'ai carrément préféré les épreuves qui se déroulaient en solo. Ces défauts auraient pu ruiner le plaisir de jeu, mais heureusement quelques points forts viennent contrebalancer l'ensemble. Par exemple la vue interne, détaillée et agréable, est une franche réussite. Enfin la palette de couleurs et plus généralement la direction artistique sont vraiment dans le ton arcade, et ça fait bien longtemps qu'on avait pas vu ça sur console.

Conclusion


A la croisée de Sega Rally et Motorstorm Pacific Rift, Gravel apporte son gravier à l'édifice des jeux de courses offroad. Il aurait presque pu tirer son épingle du jeu, mais en fait non : la faute à une IA bornée, une voix-off à coté de la plaque, et une physique des collisions frustrante. A condition de passer outre ces détails, Gravel a pourtant de quoi convaincre. Son moteur 3D typé arcade permettra de réaliser des drifts boueux à loisir, au travers de kilomètres de décors qui sentent bon les années 90. La vue intérieure permet de profiter de leur variété, au volant de cinquante véhicules. Le nombre de pistes et les différents modes de jeu multiplient la durée de vie pour distiller des heures de fun aux joueurs qui aiment les sports mécaniques.


Les points positifs :

- on s'éclate en drift!
- la vue intérieure soignée
- palette de couleur chaleureuse

Les trucs moyens  :

- des collisions qui n'apportent rien au gameplay
- la physique des véhicules un peu dépassée
- une voix-off médiocre en FR
- mode multi trop vide

Note finale :


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