Nom d'un sprite, vingt ans, déjà. Il y a vingt ans, le monde découvrait PaRappa The Rapper, le premier jeu de rythme de l'histoire. Ca sortait sur la fameuse PlayStation : la grise, que tout le monde appelait "PSX" à l'époque pour avoir l'air branché dans la cour de récré. Si les courses de stock car et les combats en 3D captaient majoritairement l'attention du public, une modeste création importée du Japon allait discrètement poser les bases d'un genre alors totalement méconnu. Avec ses couleurs flashy, ses héros au look enfantin, et son gameplay archi décalé, PaRappa The Rapper était incompris, au mieux ignoré, au pire méprisé. Sans aucun doute, cette pièce de l'histoire vidéoludique était trop en avance sur son temps. Déjà parce que pour beaucoup de personnes en 1997, appuyer sur des touches en rythme, ça ne constituait pas vraiment un jeu. Et ensuite parce qu'un rendu hyper coloré en 3D à plat (à la Paper Mario), ça ne respectait pas du tout les conventions de l'époque. Il faut dire qu'on sortait d'une ère de domination hégémonique des sprite multicolores imposés par une certaine Super Nintendo. Du coup, les gamers des années 90 rêvaientde photoréalisme, de textures high-res et de "full motion vidéo" en 6553 couleurs, bref, on était bien loin des concepts de "PaRappa le petit chien apprend le karaté avec un prof à tête d'oignon". Car oui, avertissement pour nos lecteurs qui n'ont jamais joué à cette pépite : le WTF est présent à tous les étages !
♬ Tatata tata tah !
Bien que 100% hiphop, les titres oscillent entre plusieurs style musicaux dont le reggae. |
Retour en 2017. Entre Call Of Douze et FIFA 17, les joueurs sont en quêtes d'exotisme. Alors forcément un petit chien avec un bonnet qui chante un rap enfantin et coloré, c'est un concept plutot génial ! Je vous le dit : Parappa pourrait bien être *le* titre fun et bigarré de ce printemps. Mais voilà, ceux qui ont déjà branché leur vieille PlayStation sur un écran moderne Full HD ou 4K savent : le jeu méritait un lifting. Ca tombe bien car pour fêter ses vingt ans, le Japan STUDIO de Sony nous offre une version toute neuve et toute belle de ce titre culte. Ceux qui connaissent pourront freestyler avec une image parfaite et un son de bonne qualité. Quant aux nouveaux venus ils pourront découvrir tranquillement le titre sans se forcer à supporter un upscale dégueu et un input lag de leur TV qui serait fatal. What, un input lag fatal comme dans les jeu de stomba ? Ben oui parce que ce jeu hyper mignon est probablement le plus dur de sa catégorie. Explications. Comme dans les jeux de rythme modernes, le but est d'appuyer sur la touche adéquate quand un curseur passe au dessus du symbole. Cette règle simplissime est néanmoins à l'origine d'une difficulté ardue car le timing n'est absolument pas tolérant : des fois, on a l'impression d'avoir un groove parfait, et puis la note de fin tombe, c'est le "BAD" signifiant que l'on doit recommencer la chanson pour passer le niveau. Dans le manuel, peu d'explications et un laconique indicateur de score en guise de seule indice de réussite. Incroyable contraste que celui du style de cet univers et de la rigueur exigée pour arriver à passer les 6 niveaux du jeu.
Crack crack crack the egg into the bowl ♬
"YOU GOT TO BELIEVE" |
A être intolérant et punitif de la sorte, le jeu aurait pu être un bide. Les critiques faciles diront d'ailleurs que sa difficulté est volontairement piquante pour rallonger artificiellement la durée de vie. Les aficionados - dont je fais partie - arriveront néanmoins à trouver leur plaisir malgré le challenge. Pourquoi ? D'une part parce que les musiques sont absolument géniales. Des paroles à l'instrumentation, le style si bon enfant est unique et très entrainant. Je précise quand même que le rap, c'est pas ma tasse de thé (ne vous attendez donc pas à entendre du Sexion D'Assault ou du Cypress Hill). D'autre part j'adore l'histoire du jeu. PaRappa est une sorte d'incarnation de l'ado gentillet que j'étais. Il vit des aventures simples comme passer son permis de conduire ou aller au toilettes de la station service. Son rêve est de conquérir la jolie fille à tête de fleur dont il est secrètement amoureux. Mais le beau gosse Joe Chin est un rival tout en pectoraux et en frime, et il cherche à lui voler la vedette. Les clips vidéos nous expliqueront en partie comment PaRappa va réussir à séduire sa belle, micro en main, grâce à ses professeurs de rap. Bref, une histoire attachante, un design intemporel et une bande-son au top donnent au jeu son statut culte. Ces qualités donnent aux joueurs de vraies raison pour lui pardonner aussi bien sa difficulté frustrante que le reste de ses imperfections. Comme par exemple le fait que les vidéos du remaster ne sont pas en plein écran, ou que certains comportements ressemblent fortement à des bugs (un retry alors qu'on ne le méritait pas, un plantage après avoir une sauvegarde...).
Conclusion
Dix ans après sa sortie initiale fort discrète, PaRappa revenait en force avec une version PSP. Pour cette nouvelle décennie, le JAPAN Studio nous offre un relift 1080p et 4K bienvenu. Fidèle à l'original, cette version PS4 est encore marquée par une mécanique de jeu difficilement maitrisable et contrastant avec la fraicheur globale du titre. Néanmoins, peu importe ses défauts : quand on en parle à son entourage, ça se termine toujours "aaaah nan mais tu connais pas Parrappa ? Il faut trop que tu l'essaye, c'est de la balle". Mignon, drôle, mais exigeant et aussi parfois frustrant : PaRappa The Rapper pourra aisément remplacer votre petite amie pendant une bonne douzaine d'heures, le temps d'être vraiment lassé de ses musiques intemporelles... avant d'y revenir quelques mois plus tard !
Les + + +:
- Un concentré de bonne humeur
- Une bande son hip hop indémodable
- Un style graphique inimitable...
- ... et sublimé par la HD / 4K (PS4 Pro)
- Une bande son hip hop indémodable
- Un style graphique inimitable...
- ... et sublimé par la HD / 4K (PS4 Pro)
Les - - -:
- Des vidéos encore fenêtrées ?
- Des timings toujours indomptables
- Des timings toujours indomptables
Note finale :
PS :
Comme je suis sympa (et que j'ai fini le jeu hier soir), voici quatre astuces pour passer le niveau 3 si vous perdez la foi dans PaRappa The Rapper. En espérant que cela puisse constituer une aide à ceux qui serraient bloqué avant la fin du jeu en mode "normal" :
- Le jeu va vérifier que vous êtes en rythme non seulement pour la phase d'appui du bouton, mais également pour la phase de relachement. Fiez vous donc à votre oreille car le son s'arrête brutalement si vous levez trop tôt.
- La manette Dualshock 4 dispose de 256 niveaux de sensibilité. Veillez à toujours appuyer à fond, et le plus rapidement possible !
- Dans les options, vous pouvez activer la vibration de la manette ainsi qu'un zoom visuel pour accompagner le moment ou il est recommander d'appuyer
- Jouez avec votre coeur, et pas avec vos yeux. YOU GOT TO BELIEVE!
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