Que se passe-t-il quand deux programmeurs passionnés par les shmups et les rythm games en ont marre de bosser chez Activision ? Ben ils quittent leur boite, fondent un studio indé et montent leur kickstarter pardi ! C'est avec ce début d'histoire finalement assez banal dans le milieu du jeu vidéo que naquit Aəero, un jeu au nom difficilement écrivable, et qui se transformera donc en Aaero. Le titre est encore tout chaud car il vient tout juste de sortir
Sa Rez'on d'être
Les boss gigantesques sont l'occasion d'exhiber un feu d'artifice du plus bel effet. |
Aaero tente le pari un peu foufou de mélanger jeu musical et rail-shooter. J'avoue que j'étais un peu dubitatif avant de mettre mes mains sur la manettes mais une fois le jeu lancé, je suis resté scotché à la manette pendant plusieurs heures. Car Aaero est fort bien fait : reposant sur une mécanique de jeu très simple, il est plein de petites choses bien pensées ça et là pour rendre pour rendre l'expérience fun et addictive. Mais commençons par la base : c'est quoi le but du jeu ? Dans Aaero, on pilote un avion lancé à pleine vitesse au milieu de tunnels. Avec le stick gauche on contrôle sa direction : il faut d'une part éviter les obstacles pour ne pas se crasher, et d'autre part suivre la ligne lumineuse pour marquer un maximum de points. En fonction de la précision avec laquelle on arrive à suivre cette ligne avec le vaisseau, la musique va être accompagnée de sons de synthés plus ou moins en rythme. Voila pour la partie musicale. A cette mécanique très simple s'ajoute la partie shoot : le stick droit sert à "locker" les cibles, et il faut ensuite déclencher le tir avec la gâchette R2. Dans les faits, c'est un peu comme si vous fonciez avec une golf GTI sous un tunnel, toutes fenêtres ouvertes avec l'auto-radio à fond (et un lance-missile pour tirer sur les feux rouges).
Allez, viens boire l'aaero
Bien que'assez simples les différents décors sont très joliments habillés. |
Et c'est si cool que ça de jouer au tunnel 3D ? Bah oui, parce que les deux créateurs, Dan Horbury et Paul Norris ont de l'expérience, voyez, ça fait quinze ans qu'ils bossaient dans le métier, et un game-design intéressant, ils connaissent! Le level design, bien qu'épuré est varié et de très bon goût. Aaero évoque assez fortement Race The Sun avec lequel il partage des racines communes. Mais contrairement à ce dernier, Aaero offre des niveaux déterministes et des environnements beaucoup plus variés. On voyage ainsi dans des décors évoquant la saga Dune (de Frank Herbert) ou encore des sortes de ruines perdues façon Atlantide... Le tout sur une bonne tracklist de gros son dubstep avec des vocaux planants. D'ailleurs, la sélection musicale est une des grande réussite du jeu : on profite de Aaero comme on profiterait en fait d'un bon disque, tout en regardant des clips psychédéliques à l'écran. Quand à l'intérêt de refaire les niveaux, des pièges, des défis (tuer les boss) et des collectibles sont là pour motiver les joueurs à chasser le high-score (dont l'intérêt est réhaussé par la présence d'un leaderboard en ligne). Ces qualités font de Aaero un jeu parfait pour planer et se reposer la tête entre deux séances de scoring sur un danmaku. A mi-chemin entre un Panzer Dragoon Orta et un Journey, on peut y passer cinq minutes comme cinq heures, on peut y jouer juste pour chiller ou pour se prendre la tête à réaliser des perfect-runs. Mais quoiqu'il arrive, Aaero est là pour libèrer nos neurones, en laissant glisser en rythme l'esprit de celui qui manie le stick.
Conclusion
Alors que le planning vidéoludique de ce printemps est rempli ras la gueule de grosses sorties vidéoludiques (Persona 5, Nier Automata, etc), qu'est ce qui pourrait faire dépenser 10€ à un joueur pour passer du temps sur Aaero ? On pourra lui vanter son esthétique épurée et harmonieuse. Ou encore ses nombreuses influences et inspirations de bon goût : Flower, Journey, Dune... Enfin sa bande son electro est à la fois bien costaud et très agréable à écouter. Aaero est un défouloir zen tout à fait recommandable : un concept simple, une réalisation élégante, et une rejouabilité importante... Attention toutefois : pour l'apprécier, il faut aimer le dubstep !
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