samedi 17 septembre 2016

[Test] Mount & Blade Warband (PS4)



Et si je vous racontais l'histoire d'un empire partagé entre plusieurs souverains? Le Nord enneigé est bordé par un no man's land aux conditions climatiques extrêmes. La côte Sud est prospère et son économie est florissante grâces à ses nombreux marchands. A l'ouest, un désert qui parait lointain, habité par sultanat qui regroupe de nombreux villages de tribus aguerries. A la tête de ces royaumes, un souverain, un roi, un sultan, ou tout simplement un chef, rêvant chacun de règner sur l'ensemble de ses petits voisins en les soumettant à son pouvoir. Vous pensez immédiatement à la série Game Of Thrones ? Presque, mais pas tout à fait, puisque nous allons en fait parler d'un jeu vidéo appelé Mount And Blades : Warband. Le jeu sort ce weekend sur PS4 et il est développé par un petit studio turc qui s'appelle TaleWorlds Entertainment. Voici le récit de ma première rencontre avec le genre "bac à sable médiéval".

Et bim, en plein dans l'oeil !

Ces potiron vivaces semblent atteindre une hauteur de 4m de haut. 


A première vue, vous vous direz probablement "mais qu'est ce que c'est que cette bouille de pixels". On est d'accord : bien qu'il s'agisse d'un titre PS4, on se croirait plutôt sur Intel Pentium II 800Mhz. J'exagère à peine, puisque la version originale fut publiée sur Steam en 2010. Mais puisque sa plastique laisse autant à désirer, quelle peut bien être la raison qui a motivé ce portage vers nos élitistes consoles ? Et bien je vous le donne en mille : son gameplay est en béton. Intrigue politiques, liberté d'action totale, combats tactiques... M&B s'inspire des RPG, des jeux de plateaux, des jeux de stratégie, des jeux de rôle papier, ou encore des fameux "livre dont vous êtes le héros". Le mélange parait complexe au premier abord, mais ces genres se marient très bien ensemble. En fait, le plus étonnant, c'est peut être de se rendre compte que la prise en main du jeu reste assez simple !
En début de partie on créé son personnage. Plus qu'une simple feuille de statistique, le jeu nous propose de décrire la parcours de notre avatar : est-il né fils de serf ou issu d'une famille de notables ? A-t-il été commerçant, artisan ou page au service d'un seigneur ? Part-il de son village dans le but d'assouvir une vengeance, ou est il attiré par l'appât du gain ? Ces choix lors de la création du perso m’ont rappelé ce vieux jeu par navigateur qui invitait au roleplay “les royaumes renaissants”. Les pages de texte qui constituent l’interface ne sont pas vraiment époustouflante, mais au final,  elles font leur job et on se sent assez inspiré par son avatar pour s’y attacher durant la longue partie qui va s'en suivre. Une fois débarqué dans une cité de départ on passe en vue à la 3ème personne. Là le jeu ressemble à ces RPG européen des plus classique. On parle à des PNJ, on assassine, on upgrade son équipement chez les marchands, et puis naturellement, les quêtes suivantes nous amènent à quitter la ville. Le bvoyage de villes en villes s'effectue au moyen d'une carte du monde sur laquelle on peut déplacer notre personnage en miniature. Ce qui est cool c'est qu'on peut voir tous les personnages du monde mener leur petite vie de manière individuelles : on croisera tantôt des paysans amenant leur ressources à la ville, tantôt des pillards poursuivant une cible facile, tantôt le seigneur trucmuche à cheval, qui part au casse-pipe avec ses soldats. Quelques heures plus tard, c’est sur cette carte que l’on passe la plupart de notre temps à prendre de grandes décisions : assiéger une vité, piller un village, recruter des troupes… Mount and Blade : Warbands prend alors une tournure de Heroes of Might And Magic, à la différence près que les combats vont se dérouler en temps réel. Lors des combats, on repasse en vue à la troisième personne. Avec une maniabilité ressemblant de loin à un Dark Souls en plus technique, il est possible de manier indépendamment la main gauche et la main droite. Il faut donc arriver à prendre le coup pour manier correctement les armes au stick + gachettes, pendant que le D-pad autorise l'avatar à donner des ordres : mouvement, formation, tir. Le système est bien foutu, et les affrontements mêlant parfois plus d’une centaine de combattants façon Braveheart sont relativement impressionants.


Oups, dejà 2h du mat'...

Nope, il ne s'agit pas d'un bonnet mais de ma nouvelle coupe de cheveux.

... alors que j'avais l'impression d'avoir à peine commencé la partie ! Sérieusement : pour peu que l'on rentre dans le jeu, Mount & Blade : Warbands captive et se retrouve être un bouffe-temps formidable. Chaque petite décisions a un impact sur le long terme. Pour ne pas se retrouver prisionnier et dépossédé de toutes ses troupes et son équipement, il va falloir peser le pour et le contre avant de prendre chaque décision. Mieux vaut y réfléchir à deux fois avant de s'éloigner de sa contrée pour raser un village ennemi. Faire les bons choix politiques se révèlera également une stratégie payante, pour éviter d'être mis à l'écart pendant que les autres seigneurs se voient attribuer des fiefs en reconnaissance de leur allégeance. La gestion du moral de ses troupes est tout aussi importante, et contribue à la bonne réussite d'une partie. En un mot comme en cent, le jeu est aussi riche qu'il est moche. Le gameplay intraitable exige une rigueur constante dans les choix qui s'offrent au joueur. C'est pour cela qu'après plus de dix heures de jeu, j'ai décidé de lancer une seconde partie. Avec beaucoup de plaisir j'ai costaté que le déroulement de cette seconde tentative de conquête du royaume était similaire, mais son issue fut très différente ! J'ai découvert qu'il était possible d'effectuer des actions dont je ne soupçonnait même pas l'existence : se marier, ouvrir une brasserie, voler du bétail, rencontrer un espion... Chaque partie amène son lot d'évènements, causés de près ou de loin par les actions du joueur. L'effet papillon couplé aux décisions aléatoires des dizaines de PNJ qui évoluent en temps réel, confère au titre un potentiel de rejouabilité vraiment faramineux.


"Le roi menace les caisses de la ruine"

J'ai bien cru qu'un white-walker allait surgir de derrière cette cabane en bois !

Bon : ma contrepéterie est posée 😄, et j'en suis déjà à plus de 500 mots, il est donc temps de conclure ! En résumé : ce sandbox médiéval venu du monde PC mériterait de remporter un prix pour son originalité... et un autre pour la médiocrité de ses graphismes ! Presque une simulation, Mount & Blade : Warbands offre aux joueurs des mécaniques du jeu empruntées aux jeux de rôles papiers ainsi qu'aux jeux de plateau. Vous rêviez un jour d'écrire le chapitre de votre propre personnage dans la série Game Of Thrones ? M&B est fait pour vous. La difficulté générale est relevée : l'ascension sociale dans ce moyen âge virtuelle se révèle difficile mais captivante. La durée des parties et le potentiel de rejouabilité sont énormes. Si je devais partir sur une île déserte, c'est sûr que j'emmènerais Mount & Blade avec moi (dommage qu'il ne soit pas sorti sur Vita...). Car même si ce jeu aurait pu tourner sur une PS2, nul doute que l'expérience qu'il offre saura ravir les hardcores gamers pendant de très longues années...


Les + + +:

- un gameplay frais et mentholé
- une durée de vie faramineuse
 - une liberté d'action grisante

Les - - -:

- techniquement à la ramasse

Note finale :

Aucun commentaire: