lundi 28 janvier 2013

[Focus sur] le Virtual Boy de Nintendo

Une exclusivité révolutionnaire de Nintendo, 1995

Vous pensiez que la 3DS était portée par une révolution technologique made in Nintendo ? Ce n'est pas entièrement faux, mais il faut savoir que cette révolution technologique date en réalité de 1995, date à laquelle Gunpey Yoko, alors employé de Nintendo et créateur du Gameboy, commercialise son second bébé : le Virtual Boy. Ce hardware se veut en totale rupture avec la concurrence et prend la forme d'un casque de réalité virtuelle devant lequel le joueur peut observer 2 écrans, recréant ainsi une profondeur par le biais de la stéréoscopie...

Seule différence par rapport à nos 3DS d'aujourd'hui : le graphisme est en 4 niveaux de... rouge! Cette limitation est due au laser qui est utilisé pour balayer les miroirs motorisés faisant offices d'écrans individuels oeil gauche / oeil droit. Pour le rétrogamer que je suis cette console contituait un véritable Saint Graal. J'ai acquis cette console il y a quelques années via un site d'enchères qui m'a permis de rentrer en contact avec un joueur japonais. Il faut savoir en effet que la console est sortie uniquement au Japon et aux Etats Unis. Il s'agit de la console de Nintendo ayant eu l'existence la plus courte, car face à une PlayStation, personne ne voulait jouer à des jeux monochromes en rouge et noir, quand bien même ceux ci furent en 3D! Cette curiosité s'est donc retrouvée très rapidement déstockée pour environ une cinquantaine de dollars, neuve, dans les supermarchés nippons et américains un peu avant les années 2000.

Tout s'imbrique parfaitement, à la japonaise!
Malheureusement, j'ai commencé ma collection de jeux vidéo bien après cette date, et j'ai du débourser plusieurs centaines d'euros pour trouver cet exemplaire complet et mint. Pour l'anecdote, environ la moitié du tarif de cet achat fut consacré au transport, puisque j'ai appris à cette occasion que la douane prélevait des taxes lors de l'importation de colis... Mais j'ai eu de la chance au final puisque les douaniers ont estimé au forfait, et n'ont pas déballé le carton de la console en éventrant la boite à grand coups de cutter comme ils le font parfois! Comptez donc environ 300 € pour un lot mint et 100% fonctionnel, en gardant à l'esprit que la mécanique des miroirs motorisés est assez fragile et il est probable qu'un Virtual Boy tombé à terre soit endommagé. N'oubliez pas également de vous dégoter un AC adapter tap, le boitier permettant de relier la console au secteur, sans quoi vous ne pourrez allumer la console. Ce boitier étant optionnel lors de l'achat de la console on se rend compte que même les techniques commerciales pourries de Nintendo (je pense à la 3DSXL sans chargeur) ne datent en fait pas d'aujourd'hui!

Introuvable et chiant,
l'adaptateur secteur officiel du Virtual Boy
Atypique sur toute la ligne, ce fameux boitier permettant de relier un adaptateur secteur se clipse sur la manette qui se charge ensuite d'amener le courant électrique au casque! A part ce choix incongru, cette manette était plutôt bien pensée. Elle a un bon grip et propose deux croix directionnelles (une à gauche, une à droite), deux boutons d'action, et deux boutons arrières style gachettes. Le reste est constitué d'un start, d'un select et du bouton power puisque l'alimentation se fait par là. Le casque ne se porte pas autour de la tête car il est trop lourd. Il faut le poser sur un pied métallique fourni. Il dispose de boutons de réglage des miroirs pour calibrer l'effet 3D d'un bouton de volume, d'un port link (non utilisé...) et du port cartouche.   Petite astuce si vous ne trouvez pas l'adaptateur référence HVC-002 (qui était une option supplémentaire avec le boitier AC adapter tap), l'adaptateur d'une SEGA Megadrive 1 fait parfaitement l'affaire (alimentation de 10 V, le "moins" au centre). Attention à ne surtout pas confondre avec un adaptateur de Megadrive II qui lui pourrait faire griller l'appareil (car sa polarité est inversé, le "plus" est au centre).

Le Virtual Boy dans toute sa magnificence
Coté impressions, le Virtual Boy est hyper immersif. A titre de comparaison, l'effet de profondeur est bien meilleur que celui du cinéma 3D ou de la TV3D. Bien plus captivant que l'effet de la 3DS également grâce au casque et au fond noir qui coupent vraiment le joueur de son environnement. Cet effet à d'ailleurs causé beaucoup de tort à Nintendo puisque certains utilisateurs se plaignent de maux de têtes lors de l'utilisation de la console! Si bien que les éditeurs ont été obligés de rajouter un menu afin de proposer de pauses automatiques tous les quarts d'heures de jeu... Je n'ai heureusement jamais ressenti de telles désagréments même lors des longues sessions de jeu (environ 1h). En général, le joueur finit par avoir mal au dos (à cause de la position un peu spéciale) avant même d'avoir des nausées. Le rendu des jeux souffre aujourd'hui beaucoup moins de son coté dépassé puisqu'en entrant dans l'histoire du retrogaming, le Virtual Boy s'affranchit des comparaisons avec les supports concurrents. Du coup la console devient beaucoup plus appréciable qu'à l'époque et le retrogamer peut profiter sans honte de ces sprites bicolores somme toute très charmants!

Mes 10 jeux VB
Peu de jeux sont sortis sur le support, mais on a droit à du très bon. J'aime beaucoup les jeux simples comme Space Squash (une sorte de pong amélioré en 3D) ou encore le jeu de boxe robotisé Teleroboxer. Les fans de shoots s'orienteront vers le génial Vertical Force de Hudson, ou vers le très conceptuel Red Alarm. Bref c'est ludique, et cerise sur le gâteau ces jeux ne valent pas forcément très cher (compter une vingtaine d'euros par titre si vous les prenez en boite, frais de ports inclus sauf titres rares à la Space Invader ou Virtua Lab). La partie sonore est un régal pour les oreilles avec des chiptunes dynamiques à souhait (si vous aimez le style 8bits). Sur le plan des animations, je dirais que le Virtual Boy se situe à mi-chemin entre le Gameboy et la Super NES. Petite anecdote utile en passant : un jeu est nécessaire pour pouvoir démarrer la console qui ne s'allumera pas si aucune cartouche n'est insérée.

Cette console si étrange est une de mes pièces de collection préférée. Elle remonte aux débuts de ma collection et j'étais très excité de l'avoir dégotée malgré un prix d'importation un peu élevé! Aujourd'hui je suis très fier d'avoir cet exemplaire quasi-neuf en ma possession, et je prend beaucoup de plaisir à rejouer à ses jeux très typés arcade, sans prise de tête et au style rétro totalement décalé. Sur ma wish list des achats futurs, j'aimerais bien trouver un linker (une communauté de développeurs existe et a développé une cartouche USB ainsi que quelques homebrew), et pourquoi pas pouvoir essayer ces jeux rares au prix indécent (Space Invader et autres Virtual Lab)...

Mon coup de coeur...le manuel.
Tout en japonais, mais illustré comme une BD!

3 commentaires:

max.faraday a dit…

"N'oubliez pas également de vous dégoter un AC adapter tap, le boitier permettant de relier la console au secteur, sans quoi vous ne pourrez allumer la console. "

Bah si, faut mettre des piles !
;)

CollecZone a dit…

Je n'ose même pas imaginer l'autonomie de la bête avec les piles!

Frederick a dit…

J'ai jamais pensé utiliser le transfo de la Md1 merci pour l'astuce car 6 piles c'est pas top :/