mardi 11 juin 2019

[Avis] Days Gone (PS4)




Dans un futur proche, la civilisation humaine a sombré dans l'horreur. Les consoles de jeu ont complètement disparu, remplacées par des machines de cloud gaming connectées en 5G. Le marché des jeux vidéo se voit envahi par les puzzle games et les free-to-play, offrant aux acheteurs de DLC des achievements quasi instantanés. La parution quotidienne de DLC occupe les quelques journalistes spécialisés restant, pendant que des hordes de joueurs tentent de survivre en streamant leurs parties sur des services rassemblant vidéo et e-commerce.
Oups, attendez, je crois que je me suis gourré : ça c'est le synopsis de l'E3 2019 ! Bon okay, je me suis levé tôt ce matin (journée de solidarité oblige), et j'ai du mélanger mes notes sur le salon avec celles de mon test de Days Gone ! On reprend donc. Nous allons donc parler dans ce blogpost de Days Gone, un triple A bien costaud exclusif à la PlayStation 4, sorti au mois de mai 2019. Il est dispo en démat comme en physique, et offre une aventure 100% solo en monde ouvert, avec une bonne grosse durée de vie de plusieurs dizaines d'heures. Allez hop on ferme nos volets, et la porte d'entrée à double tour pour rentrer dans la peau de Deacon, un motard viril qui évolue dans un monde en proie à un virus transmis par les morsures des infectés.

Bienvenue en Oregon



En développement depuis quand même plus de quatre ans, le jeu commence par une installation assez gargantuesque, suivi d'un monstrueux loading. Heureusement, après trois petites minutes, la PS4 et son système d'installation en tâche de fond nous permet de commencer à découvrir l'histoire de notre valeureux biker. Alors que l'humanité tente de survivre à l'infestation en bâtissant des camps de fortune, Deacon est frappé par la souffrance personnelle : Sarah, sa femme est morte de l'infection quelques mois après avoir été confiée à un médecin du gouvernement, et Boozer, son unique et meilleur ami vient de subir une fraiche morsure d'un mutant. 
Sans en dire plus, le scénario de Days Gone réserve son lot de rebondissements... 
Le type est donc pas vraiment jouasse, et ça se comprend. Fièvre, douleur, et incapacité à aller chasser pour trouver de quoi manger : pas question de laisser son pote dans cet état. Les deux acolytes se retrouvent donc stoppés nets dans leurs plan de rejoindre le nord des USA, là où l'on dit que la situation est plus calme.
La tenue idéale du campeur en 2019 : silencieux de fusil en boite de conserve et couteau de survie dans la botte!
Le scénario est donc relativement classique pour le genre. Il apporte suffisamment de souffle pour donner un sens aux multiples quêtes en monde ouvert, mais il se révèle un peu court quand il s'agit de véhiculer de l'émotion au joueur. Le potentiel était là pour nous faire pleurer toutes les larmes de notre corps (qui n'as pas eu envie de verser une larme en jouant aux Walking Dead de Telltale?), mais non. En réalité, on a à peine le temps de s'apitoyer sur le sort des protagonistes que Deacon est déjà en train de tabasser des infectés avec une batte de baseball, le tout en hurlant quelques virils jurons et en poussant des râles gutturaux!

Quand David sonne...



Alors oui, le personnage principal est un peu froid, et le scénario est super classique. Mais il y a ce petit quelque chose qui rendre l'expérience Days Gone exceptionnelle. Comme souvent avec les exclus de chez Sony Interactive Entertainement, l'ensemble s'impose dès les premières minutes de jeu comme une référence. La direction artistique, à l'image des protagonistes, est froidement réaliste. Les forêts de l'Oregon sont vibrantes et peuplées d'une faune et d'une flore fort bien modélisées.
L'infiltration permet souvent de se sortir des pires situations, en particulier lors des balades nocturnes.

Pour éviter au joueur de courir dans les champs pour réaliser les quêtes, les déplacements se font à moto, avec une Harley Davidson entièrement customisable. Les sensations de pilotages sur les chemin boueux sont parfaitement équilibrées : à la fois fun tout en offrant quelques glissades qui pourront se révéler fatales en cas de conduite trop audacieuse. Loin d'être des accessoires inutile, les améliorations de la moto permettent de vraiment ressentir les différences en terme de pilotage (vitesse de pointe, tenue de route, etc...).
La minicarte  bien foutue permet de se repérer en un clin d'oeil.


Quant aux combats, on est face à un gameplay irréprochable. La stabilité des visées, la portée, le recul, la puissance des différentes armes : les développeurs de Bend Studio nous démontrent une expertise indéniable, construite au fil des années au travers de la série Syphon Filter ou encore avec la version Vita de Uncharted. Le rythme est maitrisé, alternant entre des moments trop calmes pour être rassurants, et des séquences de gunfight intenses, comme quand une horde entière se relève d'un charnier, découvert par hasard au détour d'un chemin. Le petit plus génial : il est possible de continuer de tirer tout en se déplaçant à moto!
Des vestiges des opérations de sauvetage permettront d'en savoir plus sur ce qui s'est passé. 
Le gameplay repose essentiellement sur la réalisation de quêtes (monde ouvert oblige) qui exposent petit à petit le scénario global, au travers de dialogues et de flashbacks intégralement jouables. Assaut, infiltration, ou recherche de ressources : les grands classiques y passent, mais plus que l'objet de ces quêtes, c'est surtout l'habile articulation entre elles qui rend l'expérience de jeu captivante. Ayant vite l'habitude de me perdre dans les jeux en monde ouverts, j'avais un peu peur de ne pas accrocher, mais l'action m'a tenu en haleine du début à la fin de l'aventure. Les arcs scénaristiques peuvent être déroulés indépendamment les uns des autres, selon les envies du joueur.

En résumé



Alors oui, Days Gone ne casse pas les codes du genre, mais il propose une recette excellente à base d'ingrédients connus. Il est *le* jeu de zombie du moment : des graphismes ultra propres, une durée de vie en béton et un gameplay peaufiné. Entre complot gouvernemental, intrigue sentimentale et découverte du passé, son histoire se déroule de manière fluide au rythme des missions souvent palpitantes. On lui pardonne ainsi aisément ses dialogues de gros durs un brin clichés ou son scénario très classique pour le genre. Days Gone méritait d'offrir un peu plus d'émotions au travers de ses héros pour être le jeu de l'année. Il est avant tout un excellent TPS, viril à souhait, qui offrira des moments d'anthologie aux experts du gunfight.


Quel kiff !

- Réalisation à couper le souffle
- L'ambiance de la forêt nord américaine
- Des gunfights, et du pilotage de moto parfaits
- Grosse qualité graphique
- Des missions rythmées

Les petits warnings :

- Des protagonistes très virils, mais un peu froids
- Réservé à une audience mature

La note finale :


2 commentaires:

Jude a dit…

Pour ma part, « Days Gone » est l’un des meilleurs jeux auxquels je me suis adonné cette année-ci. Je trouve que ce titre est parfait malgré quelques bugs. Le graphisme est à couper le souffle et l’histoire de Deacon est captivante.

Cecilia a dit…

J'ai vu le jeu Days Gone il y a quelque temps en magasin et la couverture m'a intriguée. Je l'avais oublié jusqu'à ce que je voie cet article. J'aime beaucoup les TPS surtout ceux qui incluent des zombies tels que The Last of Us.