Le beat'em all est un genre qui aura marqué les années 90. Ceux qui ont connu cette époque se rappellent sûrement avec enthousiasme de la saga Street Of Rage (dans leur salon) ou de la série Final Fight (au bar tabac du coin). Un bouton pour taper, un bouton pour sauter, et un joystick suffisent pour s'éclater : la recette est universelle. Aussi répétitif que ça puisse paraitre, même si tous les jeux du genre partagaient la même mécanique, on prenait toujours plaisir à taper du méchant au travers de nouveaux niveaux, de nouveaux persos, ou de nouveaux univers ! Les années passant, la 3D et les consoles de salon font tomber le genre dans l'oubli. Mais qu'à cela ne tienne car les parisiens du "Cartel Studio" ont décidé de raviver la flamme arcade, et nous présentent leur dernière création : Mother Russia Bleeds, un beat'em all pur jus, disponible dès aujourd'hui sur PS4 (et dispo aussi sur Steam depuis quelques mois même si c'est pas le sujet).
Rage de rue, rage de russe.
"Ivan, rentre tout de suite à la maison, tu as oublié de mettre ton écharpe" - la maman d'Ivan. |
Mother Russia Bleeds est un jeu 2D avec un scrolling horizontal. Le perso peut se déplacer en haut en bas, et également sur le plan de la profondeur. Le but du jeu consiste à avancer en survivant aux vagues d'ennemis qui attaquent le joueur, généralement à main nues ou à l'arme blanche. Respectant les traditions comme il se doit, le début de partie commence par la sélection d'un personnage parmi quatre. Sergei et Boris proposent des carac équilibrées, Ivan est la grosse brute, et Natasha rattrape sa faible puissance par la rapidité. Une fois le perso validé, le niveau expose une courte introduction sous forme de dialogues pour dévoiler le scénario. Franchement bien foutue, l'histoire du jeu est glauque et (malheureusement) crédible en même temps. Mother Russia Bleeds narre au joueur l'histoire d'un camp de gitans envahi par l'armée russe. L'armée défonce le camp de gitans et les oblige à consommer du "kroko", une nouvelle drogue dure ravageant ses consommateurs. Le but du jeu : défendre ses frères devenus junkies et vaincre cette armée malveillante en leur mettant une bonne raclée. Au vu de ce scénario, on comprend assez rapidement pourquoi le jeu est classé PEGI 18. Je vous déconseille donc d'aller chercher votre petite soeur (ou petit frère) pour tester le mode couch coop! Car oui, comme à la bonne époque, il suffira d'appuyer sur start pour vos potes puissent rejoindre la partie en cours. Le jeu propose un total de 8 niveaux, les stages sont variés, et les boss bourrés d'adrénline sont impressionnants.
Bourre pif en 128 bits !
Sergei n'hésite pas une seule seconde avant d'affronter une armée de CRSà mans nues. On a des couilles ou on en a pas. |
Considérer Mother Russia Bleed comme un énième beat'em all serait toutefois très réducteur. En effet, ce n'est pas parce son rendu est en pixel art qu'il refuse le modernisme. L'avantage d'aujourd'hui par rapport à l'époque 16 bits, c'est qu'on a une technologie éliminant beaucoup de soucis techniques qui empêchaient d'afficher trop de sprites ou trop de couleurs à l'écran. Du coup les dévelopeurs du Cartel s'en sont donné à coeur joie avec des gerbes de sang à gogo, et des effets de lumières et de particules en-veux-tu-en-voilà. Couplés à une animation très convaincante, ces effets contribuent à rendre l'expérience vraiment épique et oppressante. Mother Russia Bleeds se démarque également des classiques d'antan grâce à son game design et en particulier sa courbe de difficulté. Ca commence facile pour donner confiance, puis ça se met à piquer crescendo pour titiller notre égo de hardcore gamers. Contrairement aux jeux d'arcade souvent très exigeants, Mother Russia Bleeds arrive donc à rester tout à fait finissable par le commun des joueurs, tout en offrant un challenge suffisant aux progamers.
Sa bande sonore se veut elle aussi moderne. Oublions les musiques midi jouées à la au gameboy sur fond de synthé bontempi : l'excellente BO synthwave de Mother Russia Bleeds est HD, punchy et résolument brutale, elle sert tantôt à camper l'ambiance du niveau, tantôt à booster le joueur avec un son techno qui ne fait pas dans la dentelle. Le style n'est pas sans évoquer la bande son de Hotline Miami, un titre avec lequel Mother Russia Bleeds partage au final un certain nombre de points communs.
Conclusion
Huile essentielle de gaz lacrymogène, recette spéciale du KGB. |
Vous êtes en manque de baston à grand coup de batte de baseball et de bouteilles cassées ? Ou vous avez simplement adoré Hotline Miami ? Jetez vous sur ce petit bijou ensanglanté qu'est Mother Russia Bleed, vous ne le regretterez pas. Gameplay viril mais abordable, graphismes pixellisés mais impressionnants : le jeu enchaine les moments épiques au travers de 8 vastes niveaux. Simple et brutal : ce beat'em all rentre facilement dans mon top 10 des défouloirs vidéoludiques ! Mais pensez bien à coucher vos enfants avant de démarrer une partie, ce jeu n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Mother Russia Bleed est génial parce que :
- son pixel art moderne est excellent
- sa bande son fait des frissons dans le dos
- sa bande son fait des frissons dans le dos
- la difficulté est parfaitement ajustée
N'oubliez pas qu'il est :
- trop violent pour votre petite soeur
- glauque, sombre, et ultra violent
- glauque, sombre, et ultra violent
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