[Test] Street Fighter III : Third Strike : Online Edition

Si vous avez suivi mes péripéties de ces derniers mois, vous savez probablement déjà que j'ai reçu il y a peu un stick arcade pour goûter aux joies des jeux de combat de l'ère post SNK. J'avais en effet décidé d'équiper ma PlayStation 3 avec du matos arcade de qualitay (sanwa et toussa) pour profiter des jeux inclus dans mon coffret anniversaire de Street Fighter, même si je suis déjà sûr que je vais bientôt craquer sur l'offre pléthorique de bon jeux 2D actuellement disponibles sur la PS3 (Marvel Vs Capcom 3, King Of Fighers XIII, etc). Mais revenons à nos moutons. je voudrais vous parler aujourd'hui du plus moderne des jeux de baston à l'ancienne. Capcom sortait ce titre en 1999 sur bornes d'arcades, et chanceux que nous sommes, un portage a été réalisé pour le PSN et sur Xbox 360. Vous pouvez le télécharger pour environ une quinzaine d'euros hors promos. C'est parti pour le test de Street Fighter 3, Third Strike : Online Edition, qu'on nommera plus familièrement SF3.3OE !

Les plus beaux pixels du monde, ou presque :

Les animations sont bluffantes.

Le premier contact est enchanteur, et encore plus que ça si vous aimez la 2D à l'ancienne

. je pense qu'on peut dire que les années 2000 représentent l'apogée du pixel art : aucune limitation dues aux performances des processeurs, sélection élitiste des artistes, et mouvement culturel mature. Quand on lance sa première partie de SF3.3, la première chose qui claque c'est probablement la fluidité de l'animation 2D. Les sprites du jeu sont magiques. Le tout est de qualité homogène : habillage, décors, chara design, jeux d'ombres et de lumières. Rien de plus à ajouter. Le travail réalisé à la main par les dessinateurs est bluffant. Sachez au passage que la résolution de base de ces dessins est 320 x 240 (réso imposée par le standard des bornes d'arcade équipée d'écrans cathodiques à 15 kHz). Les plus exigeants sont en droits de se demander si ça passe bien sur une TV LCD moderne... Et bien oui, et je suis le premier surpris ! SF3.3OE est irréprochabe sur ce plan puisque nous avons eu droit à un portage de qualité qui :

- respecte le mode 4/3 original (mode 16/9 stretché en option)

- propose une option de lissage de la 2D débrayable

- cerise sur le gateau, offre un mode rendu avec scanlines

Les pixels les plus coriaces du monde

Le mode 4/3 affiche des stats en temps réel
dans les zones mortes de l'écran

Jouant depuis quelques mois à ce jeu, j'ai vite compris que mon apprentissage sur les KoF, Real Bout, Waku Waku 7 et autres Samuraï Spirits n'allait pas être forcément synonyme de succès! Et oui, la seconde remarque qu'on se fait en essayant SF3.3OE, c'est que la difficulté est bien relevée. C'est le prix à payer pour se rincer la rétine : SF3.3OE n'est pas un jeu de débutants. Que ce soit au stick ou à la manette, il faudra probablement plusieurs journées complètes d'entrainement pour arriver à maitriser quelques personnages qui permettront de vaincre Gill, le boss final. Et quand on regarde les trophées, on s'aperçoit qu'il est demandé de one-créditer le jeu, et ce avec de bonnes notes techniques (les matchs sont notés A/B/C/D/E par la machine selon la qualité de jeu, donc il faut éviter de matraquer les coups de pieds balayettes ;). Et si vous avez la chance de faire une partie online, vous comprendrez vite que ces objectifs de brutes, beaucoup doivent déjà les avoir atteints! C'est bien simple, depuis plusieurs mois, j'ai toujours l'impression d'être un gros noob lors des parties en lignes. La difficulté provient essentiellement du coté ultra technique du gameplay. En effet, au delà des systèmes de combos (enchainement de coups avec un timing empêchant l'autre de réagir), de furies (combinaison de mouvement + boutons provoquant un coup spécial) et de gardes, SF3.3 introduit les "parades". Pour parer il suffit de bouger le stick dans la direction du coup asséné par l'adversaire. Le perso se met alors à flasher, et est prêt pour réaliser une contre-attaque bien costaud. Le principe simple sauf que tout est question de timing. Et croyez moi si sortir une fury est un jeu d'enfant, c'est une autre paire de manches d'intégrer les timings de combos / parrys. C'est pour cette raison que l'entrainement sera plus que nécessaire pour doser et prendre plaisir à jouer en ligne. Au passage l'intégration du online est très bien finie : le code réseau supporte bien le lag, un système de lobby est mis à disposition, ainsi qu'un upload intégré des replays vers youtube... les joueurs sont donc gatés du cotés fonctionnalités net.

Pour conclure :

Bon, SF3.3OE m'a appris l'humilité. Mais il m'a aussi et surtout régalé aussi bien les yeux que les oreilles. Le rapport qualité prix est intéressant et la difficulté relevée ainsi que l'aspect compétitif lui confèrent une durée de vie et une replay value appréciable. Le seul défaut inhérent à la nature de ce jeu, c'est son approche élitiste. Sans entrainement, point de salut, et passé l'aspect découverte, les casuals retourneront se battre comme des sacs sur les Tekken et autres Soul Calibur!

Les moins :
Pas pour les noobs

Les plus :

2D époustouflante, la bande son.