[Test] Sine Mora

Mis à part les jeux de baston, s'il existe un genre particulièrement prisé aujourd'hui dans l'univers arcade, c'est bien le shoot'em up. Malgré cette popularité il s'agit d'un style aujourd'hui sous représenté sur les consoles modernes. Cave ne se sentant visiblement pas inspiré par le SDK de Sony, les joueurs PS3 étaient franchement en manque de boulette... Heureusement, le studio Budapestois de Digital Reality est là pour montrer l'exemple! Cerise sur le gâteau, ces vétérans de l'époque Amiga ont travaillé en collaboration avec l'originalissime SUDA 51 (le fondateur de GrassHopper Manufacture, que nous avons eu l'occasion de croiser cette année au Toulouse Game Show). Bref, ça sent bon le manic shooter, c'est sur PlayStation 3 et PlayStation Vita, et ça s'appelle Sine Mora !

Le changement, c'est maintenant

De la boulette préparée avec amour

Sine Mora, c'est un shoot'em up pour les vrais. Je parle de ceux qui ont savouré l'Amiga, ceux qui ont craqué toutes leurs économies pour importer une PC Engine, ou ceux qui ont vidé leur argent de poche pour finir Strikers 1945 a la salle d'arcade. Mais attention, car Digital Reality a mis les petits plats dans les grands pour nous servir ce bijou. Pas question de nous servir du réchauffé : la réalisation est rénovée à grand coup de HD, de 3D stéréoscopique et de ratio cinématographique. L'animation est réalisée en 2.5D (de la 3D avec un gameplay sur un plan, un peu comme Street Fighter IV), ce qui permet de superbes transitions et changements de plans lors des changements de stages. Pour ceux qui se demandent, OUI on a bien droit à du à 60fps en continu, ouf! L'écran est affiché au format 21/9, ça signifie que le jeu est calé sur une image très élargie, donc pour la majorité des joueurs, il y aura des bandes noires en haut et en bas du téléviseur HD. Ce choix donne un coté très cinéma à l'action, il permet d'abord d'admirer les superbes décors panoramiques, et ensuite d'anticiper un maximum les vagues d'ennemis arrivant. Étant habitué au shoots verticaux sur tubes 29'', je dois dire que j'ai trouvé franchement classe de tourner la tête pour viser le boss pendant que j'essayais de me positionner entre 4 boulettes à l'autre bout de l'écran! Oui, ça rend le genre immersif, et sachez que ce sentiment d'immersion est grandement souligné par la 3D stéréoscopique.

Parlons gameplay :

Comment ça un avion ne vole pas sous l'eau ?

Passé l'effet wahou du premier contact avec la plastique du jeu, on revient rapidement à la réalité une fois la surface de l'écran submergée de boulettes. Sine Mora propose deux approches : le mode story pour les casus, et tous les autres modes pour ceux qui en veulent vraiment (mode arcade, score attack et mode challenge). La différence de difficulté est énorme. Si le mode story se parcours très agréablement, avec juste ce qu'il faut de zones à la difficulté relevée, il relègue automatiquement le joueur au rang E. Pour briller en société, le joueur de Sine Mora devra lancer le mode Arcade, qui propose un nombre de continues limité, des boss franchement plus balèzes, et qui offre une jauge de ranking permettant d'évaluer sa qualité de jeu en en temps réel! Le mode challenge lui est un petit peu à part puisqu'il propose des sortes de mini jeux se déroulant hors des niveaux avec quelques objectifs bien précis. A noter que ce mode est exclusif à la version PlayStation 3 (il n'existe pas sur les versions xbox ou steam). Concernant les niveaux eux même, c'est du très classique, bien réalisé, avec des boss bien amenés et bien coriaces. A noter que le jeu se joue très bien au stick arcade comme à la DualShock 3, même si certains niveaux sont plus faciles selon le type controleur utilisé. Le stick favorise en effet le tir quant à la manette, elle favorise plutôt le placement de précision (mention spéciale au passage "camouflage" dans l'usine...)

Pourquoi ce jeu est-il le meilleur shoot'em up de la PS3 ?

La parenté avec Porco Rosso est plutôt bien assumée.

Le gros coup de coeur pour ce jeu, je l'ai eu véritablement en découvrant petit à petit les 8 niveaux proposés. Les artistes ont fait un boulot irréprochable. Les décors absolument sublimes sont très variés, le chara design est ultra-charismatique, et le tout est enveloppé avec un scénario qui tient la route (une histoire de race pouvant manipuler le temps et qui entre en conflit). Graphiquement l'univers steampunk navigue entre les influences du studio Ghibli (en particulier Porco Rosso) et Matrix. Chaque boss vaincu permet de débloquer un nouveau personnage à jouer en mode arcade, les persos ayant chacun une arme secondaire différente. Les boss sont aussi originaux que bien réalisés, entre le robot araignée, le train maison et l'usine géante sur pattes... L'histoire nous est contée pendant les loadings entre chaque mondes par une voix off parlant un langage étrange (une sorte mélange entre le hongrois et le japonais?). Par contre le coté musical, un cran en dessous du travail graphique, m'a laissé un peu sur ma faim. Hereusement la BO se fait discrète et arrive néanmoins en phase avec le rythme de l'action. De toutes manières, devant le peu de choix de shoot'em up disponibles sur le PSN, on peut dire sans hésiter qu'il s'agit du meilleur titre du genre sur la plateforme.

Le shoot ultime ?

Pour être parfait, le jeu mériterait encore quelques ajouts. Un point fort regrettable est sans doute d'avoir omis un système de jeu en coop. Alors qu'il s'agit d'une key feature des shoots arcade, ici, l'aventure sera hélas exclusivement solo. De même aucune fonctionnalité de défi de ses amis n'est possible. J'aurais aimé pouvoir challenger mes potes à distance, à défaut de pouvoir jouer avec eux en vrai. Enfin niveau habillage, on regrette de ne pas avoir d'illustration lorsque la voix off raconte le scénario. Un texte blanc sur fond noir, et c'est tout, c'est un peu dommage d'autant plus que le scénario n'est pas inintéressant.

Les moins :
Pas de mode 2 joueurs!

Les plus :

Richesse graphique, Réalisation au top,
Enfin du shoot qui assure sur PlayStation3!