dimanche 8 mai 2016

[Test] Dark Souls 3 (PS4)

Refaire cinquante fois le même passage pour arriver à occire un groupe de 3 mobs embusqués ? Perdre de nombreuses heures de farm juste parce qu'un gobelin caché sur un toit réussit un coup critique avec une simple fléchette (empoisonnée) ? Visiter un chemin innocemment, et être atomisé par un projectile géant sorti de nulle part ? Se faire humilier par un joueur humain ayant décidé de d'envahir la partie sans aucune raison ? Bienvenue dans Dark Souls III, ultime volet clôturant la trilogie créé par le studio japonais From Software et édité par Bandai Namco Entertainment. La réputation de jeu exigeant n'est pas usurpée. Mais contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, l'expérience est très gratifiante : ce test va essayer de vous expliquer pourquoi.

La montagne ça vous gagne !



Des cinématiques à nous donner des frissons dans le dos...

Tout commence au détour d'un petit sentier montagnard. C'est calme, la brise qui souffle dans les oreillettes du casque se veut apaisante, on sentirait presque l'odeur de la terre humide et des lichens. On avancer d'un pas lent et serein, et on lit quelques messages laissés à même le sol sous formes de griffes enflamées. Le tutoriel est succinct, et on arrive rapidement à un premier feu de camp qui fait office de checkpoint, comme dans les épisodes précédents. Un premier boss nous attend quelques centaines de mètres plus loin. Piégeux à souhait, il ressemblait à une inoffensive statue transpercée d'une épée... qui bien entendu se réveille au moment ou l'on essaie de mettre la main sur l'arme coincée. Quelques secondes après, j'étais déjà en train de battre en retraite pour sauver ma peau, car le truc a muté et mesure 3 mètres de haut, agitant de monstrueux bras géants pour essayer de happer mon perso. Ca n'aura duré que quelques secondes, et l'écran fatidique affiche en grosses lettres rouges : "vous êtes mort". Un écran que je suis sûr de revoir de nombreuses fois durant ce voyage fantasmagorique qu'est Dark Souls III. La première chose qui m'a marqué : la claque graphique. Difficile de ne pas être impressionné par cette vue lorsque l'on arrive en haut du chemin de montagne. Ensuite; en retournant vaincre ce boss, j'ai retrouvé mes habitudes. Frappe, esquive, roulade et coup de hache dans le dos... Finalement, ce premier boss, c'est du gâteau, à condition de l'approcher avec méthode! Cela fait environ un an que je n'avais pas remis la main sur mes parties de *-Souls. Et après cette première heure de jeu, je n'avais rien d'autre à l'esprit que "OMG, mais c'est trop bon d'y retourner" !

Plus mieux qu'avant ?


Je craignais un peu d'éprouver une sorte de lassitude en retrouvant un concept déjà bien rodé. J'avais d'abord joué à l'ancêtre Demon's Souls auquel je n'avais pas compris grand chose. Quelques mois plus tard, j'avais vraiment accroché à Dark Souls (sur lequel on s'extasiait en 2012), ainsi que sa suite Dark Souls II. Je me demandais donc si ce quatrième volet de la série saurait trouver sa personnalité. Je suis loin d'avoir fini le jeu, mais après vingt trente 38 heures, je peux affirmer que ce Souls III est un très bon cru. Les ingrédients de base qui ont forgé l'identité de la licence sont bien présents, et on bénéficie pour la première fois du traitement graphique en accord avec la puissance de la PS4 (le moteur de Bloodborne a été réutilisé et amélioré). La fluidité (un point noir du premier Souls sur PS3) est maintenant constante, malgré des scènes qui donnent parfois le vertige tant la profondeur de champ est impressionnante.
 Ces immenses constructions qui apparaissent au loin et se fondent avec l'horizon ? Oui, il est possible les visiter. 


Ce large champ de vision nous offre la possibilité d'admirer les décors en monde ouvert, ce qui procure une sensation d'immersion et de liberté à la fois. Pourtant dans le fond, la mécanique de jeu flirte avec l'enchainement de couloirs. Mais les zones d'explorations reliées les unes avec les autres s'imbriquent si ingénieusement que tout parait très légitime. Le travail effectué sur le design des niveaux est admirable, et on prend un réel plaisir à comprendre les connexions qui existent entre chacun d'entre eux. Sur le plan technique, les graphismes sont impeccables : les textures sont hyper fines, aucun décor n'est anguleux, et les effets de lumière font des merveilles en créant des ambiances toutes plus naturelles les une que les autres. Cette technique permet de recréer fidèlement des scènes encore inédites en jeu vidéo. Comme par exemple ces innombrables bougies aux flammes vacillantes qui éclairent les parois de la grotte. Ou encore ces feuilles ultra crédibles qui jonchent le par terre du sous-bois. Sans oublier les contre-jours filtrés par les meurtrières du fort...
Les exemples de scènes impressionnantes ne manquent pas.

 

Un multi accrocheur



Fini "l'humanité" et les "effigies" des précédents volets. Tuer un boss ou un "esprit sombre" rapporte désormais des braises, un item qui permet d'invoquer d'autres joueurs pour jouer en coop. Et je crois que si Dark Souls 3 arrive autant à nous scotcher à la manette, c'est parce qu'il nous fait sentir qu'à plusieurs, on est plus forts ! Je vous explique comment ça fonctionne. D'abord, on explore (ou on farme) avec une grande attention, parce qu'on sait que le moindre petit squelette peut avoir notre peau, peu importe notre niveau. Mourir deux fois consécutives conduit à la perte définitive de toute l'expérience acquise durant cette phase. Mieux vaut être prudent donc.

Ce petit village accueillant n'a rien à envier aux Baux-de-Provence ou à Rocamadour!
La situation devient inquiétante quand se rapproche l'inexorable combat contre un épique boss de fin de niveau. C'est là que la multi apporte confiance et réconfort. Sous forme de "porte-braise" on trouve parfois au sol de petites marques lumineuses. Il suffit de s'y intéresser pour faire intervenir un joueur humain allié au sein de la partie en cours. Quand on a de la chance, on tombe sur un avatar bien badass, qui connait le point faible du boss et nous mâche le travail, et dans le pire des cas, on tombe sur un type plus modeste mais qui nous fait gagner un peu plus d'xp, car chaque monstre tué par un "spectre" rapporte de l'xp. L'aspect coop est donc primordial, d'où l'importance de collecter un maximum de braise pour pouvoir invoquer ces alliés. Ceci étant dit, être un porte-braise expose aussi de manière aléatoire à l'envahissement. Pour "envahir" un monde, il suffit d'utiliser un petit objet : l'Orbe d'Oeil Rouge Fissuré, qui envoie son porteur dans le monde d'un autre joueur, cette fois ci en mode offensif, le but de l'envahisseur étant de tuer l'hôte. Le challenge est souvent relevé, avec pour conséquence de rendre les sessions multi brèves mais intense. Sachez également que si ces orbes fissurées sont à usage unique, il est possible de trouver rapidement dans la partie une fameuse orbe d'oeil rouge infinie... Soyez prévenus ! Le sentiment de soutien ou de menace que l'on ressent, à chaque fois qu'une interaction multi se produit est tout bonnement captivant, au point qu'il en est difficile de garder le contact avec la vie réelle. Attention, il devient très facile de se retrouver à passer une nuit blanche sans le vouloir. Par rapport aux épisodes précédents, les possibilités sont dorénavant étendues. Il est par exemple possible d'inviter des amis dans sa partie, ou encore de donner des objets via la fonction "laisser" de l'inventaire. C'est solide, c'est prenant, c'est riche, et il faudrait encore bien d'autres lignes dans cet article pour faire le tour des choses à dire sur le multijoueur de Dark Souls III.


Conclusion



Il est déjà temps de conclure cette review. Après trois semaines de test intensif basé sur une partie de quasiment quarante heures de jeu, Dark Souls 3 apparait pour moi comme l'expérience de jeu la plus addictive que j'ai vécue jusqu'à présent. Une véritable drogue dont i est difficile de décrocher, le cycle exploration / expérience / boss / récompense donnant envie de toujours aller plus loin. Le mode multijoueur, omniprésent mais jamais nécessaire, délivre Dark Souls de son cliché de "jeu réservé aux masochistes". J'ai bien cherché ce que je pouvais reprocher à ce titre mais je suis forcément aveuglé par l'envie d'y rejouer à l'instant même où j'écris ces lignes. La qualité du moteur graphique est époustouflante, la maniabilité est irréprochable, la bande-son gothique et la mise en scène grandiose subliment un scénario aussi profond que succint. Ah bah oui tiens : les différents PNJ, bien qu'impeccablement doublés en anglais, ne sont pas très doués pour les explications ou le blabla...

Les plus :

- Hyper beau
- Dur, mais gratifiant
 - Level design convaincant
- Un multi robuste qui pimente les parties

Les moins :

- Peut détruire votre vie sociale

La note finale :

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